Il faudra faire de nouvelles compositions, et même créer de nouveaux noms, ce que les Allemands ont été obligés de t'aire, quands ils ont commencé a écrire en leur langue; mais sans être injuste envers cette dernière, dont je connois toute l'énergie et la richesse, je dirai que la nôtre a plus de souplesse et d'harmonie. Le sentiment de l'utilité de mon travail me donnera la force nécessaire pour en surmonter les difficultés.
Vous êtes toujours si clair, et Vos expressions sont si précises, que pour à present je n'ai qu à Vous remercier de la permission, que Vous avez bien voulu me donner, de m'adresser à Vous, en cas que quelque chose dans Votre ouvrage m'embarassât. Si j'ai de la peine, ce sera de rendre clairement en russe ce qui est très clair en françois, pour peu que l'on sache ce dernier.
Je me propose aussi de traduire Votre „Palingénésie“. J'ai un ami (Mr. NN. à Moscou), que s'éstime heureux, ainsi que moi, d'avoir lu et médité Vos ouvrages, et qui m'aidera dans mon agréable travail; et peut-être que dans l'instant même ou j'ai l'honneur de Vous écrire, il s'occupe à traduire ùn chapitre de Votre „Contemplation“ ou de Votre „Palingénésie“, pour en faire un présent à son ami, à son retour dans sa patrie.
En présentant au Public ma traduction, je dirai: „Je l'ai vu luimême“, et re lecteur m'enviera dans son coeur.
Daignez agréer mes remerciements de l'accueil favorable que Vous avez eu la bonté de me faire, et le respect profond, avec leque'l je suis,
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur N. N.».
Вот ответ:
«Si je n'avois pas su, Monsieur, que vous êtes Russe de naissance, je ne m'en serois pas douté à la lecture de votre obligeante lettre. Vous maniez notre langue comme un Francois qui l'a cultivée, et je ne puis trop me féliciter d'avoir rencontré un Traducteur aussi capable que vous l'êtes de rendre bien son original. Vous ne rendrez sûrement pas moins bien la „Palingénésie“ que la „Contemplation“, et ces deux ouvrages vous devront un honneur auquel l'Auteur sera extrêmement sensible, celui d'etre connu d'une Nation que votre patriotisme desire d'éclairer, et qui est très susceptible d'instruction.
J'ai, Monsieur, un plaisir a vous demander; ce seroit d'accepter pour lundi prochain, 25 du courant, un petit dîner philosophique dans ma retraite champêtre. Si ce jour peut vous convenir, je vous attendrois sur le midi, et nous nous entretiendrions ensemble d'un travail dont je vous suis si redevable. Veuilléz me donner un mot de résponse.
Je suis charmé d'apprendre que vous ayez à Moscou un Ami inspiré par les mêmes vues qui vous animent, et la satisfaction qu'il goûte à me lire et à me méditer, m'en donne beaucoup à moimême.
Agréez les assurances bien vraies des sentiments pleins d'estime et de considération avec lesquels j'ai l'honneur d'être,
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur
Le Contemplateur d. l. Nature».
Женева, января 26, 1790
День вчера был очень хорош, и я отправился в Жанту пешком, но скоро небо помрачилось и сильный дождь принудил меня искать убежища. |