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Ma santé exigeant que je dois absolument me fier à mon expérience des eaux de Wisbaden que j'ai à m'y rendre le plutôt possible, il serait fort à désirer que l'on nous mariât secrètement, pour me faire jouer ce rôle par intérim en attendant qu'il se présente quelqu'un digne de l'affection d'une telle créature. Dans ce cas nous pourrions nous mettre en route et il est possible qu'en voyageant mes amours, me connaissant mieux, consente à me prendre tout de bon, alors nous nous arrêterions chez quelque bon curé pour subir le restant de la cérémonie, sanctionnant le mariage tout de bon sans nulle omission. Adieu donc.

P. S. Il y a trois ou quatre jours que j'étais gai comme un pinson et je sautais de joie comme un autre Archymède. Je ne me possédais pas de joie en pensant à un moyen tout simple fait pour avancer nos affaires sans retards ni remises. C'est bien, mon illustre, de courir les chances des armes et au lieu de serrer le bouton à un innocent de mettre le père au pied du mur et la fille au pied du lit, car tous deux ont trop à se reprocher envers nous deux, surtout envers moi, pour leur passer toutes leurs irrésolutions, simagrées[?], mignardises etc. — Citoyen, aux armes, trève aux poursuites, trève aux procédés délicats, aux armes, citoyen, il est temps de terminer.

 

Mon vœu le plus ardent, mon ami, est de vous voir initié au mystère du temps. Il n'y a pas de spectacle plus affligeant dans le monde moral que celui d'un homme de génieméconnaissant son siècle et sa mission. Quand on voit celui qui doit dominer les esprits, se laisser dominer lui-même par les habitudes et les routines de la populace, on se sent soi-même arrêté dans sa marche; on se dit, pourquoi cet homme m'empêche-t-il de marcher, lui qui doit me conduire? C'est vraiment ce qui m'arrive, toutes les fois que je songe à Vous, et j'y songe si souvent que j'en suis tout fatigué. Laissez-moi donc marcher, je vous prie. Si vous n'avez pas la patience de Vous instruire de ce qui se passe dans le monde, rentrez en vous-même et tirez de votre propre intérieur la lumière qui se trouve inmanquablement dans toute âme faite comme la vôtre. Je suis convaincu que vous pouvez faire un bien infini à cette pauvre Russie égarée sur la terre. Ne trompez pas votre destinée, mon ami. Depuis quelque temps on lit le russe partout; vous savez que M. Boulgarine a été traduit, et placé à la suite de M. de Joui; quant à vous, il n'y a pas de cahier de la Revue où il ne s'agisse de vous; je trouve le nom de mon ami Goulianof prononcé avec respect dans un gros volume, et le fameux Klaproth lui décer-nant une couronne Egyptienne; je crois vraiment qu'il a fait chanceler les pyramides sur leurs bases. Voyez ce que vous pouvez Vous faire de gloire. Jettez, un cri vers le ciel, — il vous répondra.

Je vous dis tout cela, comme vous voyez, à l'occasion d'un livre que je vous envoie. Comme il y a là un peu de tout, il réveillera peut-être en vous quelques bonnes idées. Bonjour, mon ami. Je vous dis comme ce Mahomet disait à ses Arabes, — ah si vous saviez!

Адрес: Monsieur Pouchkine.

 

Любезный Иван Алексеевич.

Тяжело мне быть перед тобою виноватым, тяжело и извиняться, тем более, что знаю твою delicacy of gentlemen .

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